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 la Reine des Sirènes

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MessageSujet: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMar 22 Aoû - 23:04

Voici la fameuse saga fleuve, ayant migré depuis le Warfo. j'ai corrigé les quelques fautes qui m'avaient été indiquées, mais je n'ai pas encore touché à la transition entre la première partie et le reste.



Génèse
Dans leurs expériences, les Anciens créèrent de nombreuses créatures. Certaines paraissent monstrueuses à nos yeux profanes mais d’autres semblent irréels tant est grande leur perfection. A cette dernière catégorie appartenait le peuple des Lorelei.

Les gens de ce peuple étaient peu nombreux. On dit qu’il éclot à l’origine dans le golfe qui porte à présent le nom de Mer Tiléenne. Par la suite, des tribus essaimèrent un peu partout, notamment sur les côtes lustriennes, car les Lorelei aimaient être à proximité des êtres dont elles se sentaient le plus proches.

Les Lorelei avaient l’étrange particularité d’être exclusivement de genre femelle et plus personne ne sait aujourd’hui comment elles se reproduisaient, peut être à l’aide d’une immense bête solitaire qui venait féconder les œufs….

Toujours est-il que leur beauté était extraordinaire, rappelant en cela les Elfes, avec qui elles s’entendaient merveilleusement durant l’Age d’Or. Elles étaient doté d’un caractère doux et serviable, un peu à la manière des Skinks d’alors.

Au dessus de la ceinture, elles avaient l’apparence de femmes-Elfes, mais en dessous, là où auraient du se trouver des jambes, n’existait qu’une longue et puissante queue de poisson.

Malheureusement pour les Lorelei, de terribles prédateurs firent leur apparition, comme les léviathans. Le peuple Lorelei déclinait rapidement et bientôt seule la tribu qui s’était installée dans ce qui est appelée la Mer des Serpents pu continuer à prospérer, car elle était protégée par les Skinks des côtes. Les Elfes de ce temps lointain étaient impuissants, car leur combativité était inexistante. Les autres tribus survivaient, mais difficilement et s’installèrent dans des endroits difficiles d’accès, comme les petites îles ou les barrières de récifs. Malheureusement, cela ne suffisait pas toujours, car le Léviathan est une créature amphibie.

La solution vint d’une tribu septentrionale, qui avait trouvé une protection redoutable en la présence de l’Hydre, une créature habituellement néfaste, mais que les Lorelei savaient amadouer de leur douce voix. Bientôt, les tribus survivantes adoptèrent cette solution et chacune se mit à élever des Hydres.

Malheureusement, ces monstrueuses bêtes, si douces et utiles avec les Lorelei, effrayaient (à juste titre !) les autres peuples, donnant lieu à des légendes chez les marins qui les redoutaient. Les Elfes s’éloignèrent progressivement des femmes-poissons tandis que les Skinks, sur qui s’appuyaient de plus en plus leurs maîtres, avaient moins de le temps de venir flâner auprès d’elles. Mais les Lorelei, de plus en plus seules, trouvèrent d’autres moyens de s’occuper, notamment en développant leur talent naturel pour le chant.

Puis ce fut la fin de cette période idyllique.
Ce fut l’époque de la Chute et l’apparition du Chaos.

Les Anciens, en guerre, ne pouvaient s’occuper de la protection de toutes leurs créatures, surtout de celles qui étaient incapables de se défendre elles-mêmes. Au début, les Hydres suffisaient à tenir en respect les Démons, surtout que ceux-ci avaient du mal à accéder aux criques cachées où vivaient les Lorelei. Mais l’influence du Chaos se renforçant, les Démons devinrent plus forts et plus nombreux et la soif de destruction de leur maître ne pouvait permettre que de telles merveilles continuent à vivre…..
Les chants de bonheur des Lorelei devinrent plaintes et lamentations quand les choses du Chaos encerclaient les Hydres avant de les lacérer à mort. Les Sanguinaires de Khorne et les Incendiaires de Tzeentch étaient les meilleurs à ce sinistre petit jeu.
Plus dramatique encore, était le cas où l’influence pernicieuse du Chaos rendaient folles les Hydres et celles-ci se jetaient d’un coup sur celles qu’elles étaient sensées protéger…

Certaines Lorelei, brisées par tant d’horreurs, se laissèrent massacrer sans offrir aucune résistance. Hélas, les serviteurs de l’un des Dieux noirs ne les tuaient pas, car ce dernier, le plus pervers de tous, leur affecta un destin immonde et humiliant dont l’issue ne pouvait être que la corruption et la damnation…
D’autres réagirent, et pour la première fois, pensèrent à la destruction d’autrui. Celles-ci se ralliaient autour des armées des Slanns et encourageaient les bataillons ou bien servaient d’appâts.
La tribu du nord, qui avait trouvé refuge dans les lacs des montagnes en remontant les courants se trouvait dans une situation presque inexpugnable. Elles continuèrent à prospérer un moment, surtout que certaines d’entre-elles, les plus jeunes, pouvaient se reproduire sans fécondation. Le problème, c’est qu’à chaque génération, l’influence du Chaos se faisait sentir plus fort. Les Lorelei perdirent leur magnifiques voix et leur beauté se flétrit. Avec le temps, certaines d’entre elles développèrent des ailes. Comme le climat changeait et se refroidissait, elles seules purent survivre. Elles devinrent ces charognards abjects que sont les Harpies.

Alors que le monde allait définitivement basculer dans le Chaos, la délivrance arriva à l’improviste, grâce au courage des Mages Elfes.

Les vents de magie, qui étaient presque devenus palpables, furent drainés par l’immense vortex que Caledor et ses compagnons avaient réussi à créer. Les Démons s’évanouirent, ne persistant que dans les Désolations Nordiques. Après quelques temps, les Lorelei sortirent de leur cachettes et voyant que l’horreur était belle est bien passée, pensèrent à reprendre leur ancienne vie, mais la plupart refusèrent de reprendre contact avec les peuples qu’elles aimaient fréquenter autrefois. Le temps passa.

La méfiance des Lorelei finit par s’éteindre. Certaines revinrent jouer sur les plages orientales de Lustrie, mais aucun skink ne parut.
La terre de Caledor, sur la côte occidentale d’Ulthuan, n’était plus le théâtre des ballets de dragons que les Lorelei aimaient commenter d’un chant léger. Pour ces dernières, l’aura des marins et les pêcheurs Elfes des côtes de Tiranoc et de Nagarythe n’était plus aussi pure qu’auparavant, l’âme de tout leur peuple avait été irrémédiablement salie par la guerre et la méfiance du prochain. Certaines Lorelei qui nageaient près des récifs du plus nordique des royaumes elfes ne reparurent pas. Les Hommes commencèrent à fabriquer de véritables navires, et en découvrant le monde qui les entouraient, finirent par poser leur lourdes bottes dans les jolies criques des Lorelei. Celles-ci furent épouvantées par la rusticité de l’homme et sa bestialité, qui leur rappelait les sombres années vécues sous l’influence du Chaos. Elles se rendirent compte que ce dernier n’avait pas disparu et que son pouvoir existait toujours. Certains clans recherchèrent à nouveau la protection des Hydres, les autres développèrent la puissance de leurs chants, pour séduire tout agresseur éventuel.

Le temps passa encore et la plupart des Lorelei était venue vivre dans la Mer des Serpents, suffisamment loin d’Ulthuan pour ne pas être inquiétées pas les conflits qui semblaient la ravager, mais suffisamment proche de Lothern pour être sûr de ne pas faire la rencontre des vils humains, car les patrouilles elfiques devenaient de plus en plus intransigeantes sur le trafic maritime à mesure que l’orgueil des Elfes croissait.
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMar 22 Aoû - 23:07

Les Soeurs
Un jour, des Elfes accostèrent non loin des rochers qu’occupait un trio de jeunes et joyeuses Lorelei. Leur aspect était sinistre, vêtus de cuir et de bronze, ils arboraient des armes cruelles et se déplaçaient comme des fauves. La plus courageuse des sœurs, Maia, poussa quelques notes inoffensives pour les saluer.
L’un des explorateurs posa instantanément la main sur une arme qu’il portait en bandoulière et avec une rapidité foudroyante, se retourna, brandissant l’arme vers la chanteuse insouciante. Deux traits partirent et se fichèrent dans les chairs tendres sous le regard médusé des deux sœurs. Maia dégringola des rochers et tomba lourdement dans l’eau, sans vie. Son sang ne tarda pas à se répandre à la surface. Les deux survivantes plongèrent sans demander leur reste. Quand elles reparurent, les assassins avaient disparu. Elle retrouvèrent le corps de leur sœur et tentèrent de la réveiller, en vain.
Alors elles entonnèrent un chant d’adieu, empli d’une tristesse et d’une mélancolie infinie. Puis elles nagèrent jusqu’à une crique secrète, au pied de la Chaîne Vipérine, là où reposaient déjà certaines de leurs ancêtres. Avec ce fardeau, la nage était lente et difficile, mais les jeunes Lorelei s’encourageaient mutuellement avec un canon plein de candeur et de dignité.
Elles accomplirent une cérémonie sommaire, mais furent interrompues dans leurs prières à la Grande Dame, une déesse marine dont on sait très peu de choses, par des cris de rapaces.
En une seconde, la plage fut encerclée de guerriers semblables à ceux qui avaient tué Maia.
Ils les avaient suivies !
Thétys, la cadette, tenta le tout pour le tout et entama un air tout à fait inhabituel pour une Lorelei, en teintant sa joie habituelle d’une sensualité torride et perverse. Briséis, la plus jeune, voyait avec dégoût l’aura ténébreuse des envahisseurs se colorer d’images lubriques et malsaines. Mais les guerriers baissèrent leurs armes et firent un pas en avant, un rictus sur le visage, ne remarquant pas l’immense créature qui émergeait lentement, très lentement, sur le sable fin. Briséis reconnu sans peine Kerra’sch, une Hydre fidèle élevée par sa tribu.

Thétys s’arrêta brutalement, un sourire méchant sur les lèvres. Les guerriers qui l’encerclaient reprirent peu à peu leurs esprits. Et leur odorat. Ils firent volte-face. Trop tard. Kerra’sch attaqua et trois de ses gueules se saisirent d’un éclaireur, n’en faisant qu’une bouchée. Les autres s’enfuirent sans demander leur reste.
Pendant que Kerra’sch finissait son horrible repas, Briséis détourna le regard, mais Thétys affichait une expression lointaine et résolue, sa vue braquée sur le carnage.
Thétys chanta une vieille ballade à l’Hydre pour la remercier, sur un ton distant, que sa sœur trouva étrange. Puis les deux femmes-poissons décidèrent de repartir vers le sud, cette fois en faisant bien attention de ne pas être suivies.

Deux semaines passèrent. Thétys et Briséis avaient trouvé refuge auprès d’autres Lorelei d’un clan qui avait découvert une grotte sous-marine, ce qui les protégeait de toute attaque.
Les femmes-poissons étaient parvenus à la conclusion que les Elfes étaient devenus maléfiques. Elles s’attristèrent beaucoup de ce fait, car dans leurs légendes, les Asur étaient un peu les grands frères des Lorelei. Celles-ci étaient très abattues, car elles étaient obligées de se cacher, elles qui aimaient tant la lumière du jour, et pire que tout, elles ne pouvaient plus chanter. Briséis se sentait seule, car sa sœur s’isolait fréquemment dans les endroits les plus sombres de la grotte des heures durant.
Mais au milieu d’une nuit, Thétys plongea soudain dans l’eau et quitta la grotte. Briséis voulu la suivre, mais elle eut du mal car sa sœur était plus forte qu’elle, meilleure nageuse et plus endurante.
Elle la retrouva non loin d’une plage de gravier, gris sous la lune. Un camp sommaire avait été dressé, quatre petites tentes noires et pas de feu. Mais qu’importe, car les âmes qui habitaient ce camp étaient comme des fanaux de lumière noire.
Thétys commença à chanter, comme si de rien n’était. Des ombres se levèrent. Thétys se déplaça. Les ombres la suivirent. Le chant était à la fois langoureux et plaintif. La Lorelei bougea encore. Puis elle escalada un rocher saillant à la force de ses bras de nageuse. Ses cheveux noirs, longs et brillants, ruisselaient d’eau sur ses épaules nues. Son chant devint provocant. Les guerriers s’avancèrent, l’arme au poing. Visiblement, ils savaient à quoi s’attendre.
Ils avaient les yeux braqués sur elle. Ils étaient quatre. Elle ne bougeait pas, se contentait de chanter à la lune. Ses écailles brillaient.
D’un coup le sol s’éleva sous eux ! Il commença à bouger ! Deux des guerriers tombèrent sur la grève, les deux autres tenaient tant bien que mal. Ils déchargèrent leurs arbalètes sur ce roc étrange, sans succès.
L’un de ceux qui étaient à terre sorti son épée et frappa, la lame rendit un bruit mat. Une pince jaillit à la lumière avare de la lune. Puis une autre. Thétys eut un sourire puis plongea.
Les deux guerriers qui étaient perchés sur le crabe géant sautèrent agilement au côté de leur compagnon. Thétys reparu de l’autre côté. Sa voix résonna à nouveau, mais sonnait comme une condamnation terrible, un fardeau qui brisait le moral de quiconque l’entendait.
Les quatre guerriers étaient au coude à coude. Le Crabe, furieux d’avoir été réveillé, chargea. Les hardis Elfes Noirs, pourtant habitués à traquer des monstres bien plus terrifiants, paniquèrent et s’enfuirent en hurlant.
Le rire argenté de Thétys retentit.
Pas longtemps.
Il fut interrompu par un craquement et une expiration soudaine.
Thétys ne la vit pas, mais elle sentait qu’une lame traîtresse avait traversé son corps. Elle leva la tête. Un filet de sang apparu à la commissure de ses lèvres.
« Pourquoi… tu n’étais pas… avec eux ? » parvint elle à articuler.
Elle entendit un drôle de rire. Très curieux, même pour un elfe. Et surtout, complètement dément. Elle parvint à tourner la tête, pour voir son agresseur.
Qui n’en était pas un.
Car c’était une femme qui tenait le sabre !
Elle le retira d’un coup sec et le prit à deux mains, pour porter un coup puissant à la tête.
Briséis était à nouveau pétrifiée, comme lorsqu’elle avait perdu sa première sœur.
Mais elle parvint cette fois à pousser un unique cri, de là où elle était.
C’était un cri perçant, un cri de terreur, un cri de petite fille.
Les deux femmes se retournèrent instantanément, mais Thétys, qui connaissait sa petite sœur, se reprit plus vite. Elle tourna sur son séant et avec l’énergie du désespoir, porta un fantastique coup de queue à l’Elfe, qui tomba à terre et en lâcha sa lame. Thétys s’en saisit.
Elle plongea. Briséis nagea vers elle et elles se retrouvèrent derrière un rocher. Malgré son air farouche, la Lorelei blessée avait l’air bien mal en point. Elles nagèrent encore un peu, mais dans son état, jamais Thétys n’aurait pu rejoindre la grotte, d’autant plus qu’elle refusait obstinément de lâcher l’arme. Les sœurs s’échouèrent sur un îlot.
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMar 22 Aoû - 23:09

Traquées
Théthys était dans un état critique.
Briséis sentit les larmes monter à ses yeux, mais elle rejeta la tristesse et la peine. Elle fredonnait pour son aînée un vieil air elfique, doux et apaisant. Mais Théthys souffrait horriblement et les dentelures de la lame avaient déchiré ses chairs, rendant toute cicatrisation impossible. Briséis refusait de voir mourir sa sœur. Elle en appela à la grande déesse de la mer, elle susurra son nom de longues minutes, elle psalmodia les airs les plus sacrés qu’elle connaissait, mais sa voix était brisée par la douleur et la fatigue. Elle repensa aux souffrances subies par ses ancêtres, au désespoir qui avait envahit la Terre et puis à la délivrance, qui était arrivée grâce au courage seul de deux hommes.
Briséis était certes la plus jeune, la plus frêle, la plus douce et la plus rêveuse de son clan, mais cela ne l’empêchait pas de connaître le plus célèbre des mythes elfiques. Elle fit appel à l’abnégation de Caledor et à la rage d’Aenarion, et mue par une nouvelle inspiration, solitaire et magnifique, elle entonna une nouvelle chanson, rythmée par le bruit des vagues se brisant doucement sur la plage.

Thétys s’endormit dans les bras de sa sœur, un petit sourire confiant sur les lèvres. Son beau visage était caressé par les premiers rayons du soleil et c’était bien elle qui était là. Malgré la mort, malgré la souffrance, malgré le combat, malgré le malheur, Thétys restait Thétys.
Briséis s’assoupit à son tour.

Un drôle de bruit la réveilla. Elles se trouvaient sous l’ombre d’un petit palmier, de sorte que le ciel lui était caché, or l’étrange son venait de là. Elles avaient abordé l’îlot par un côté rocheux, mais plus loin, leur passage avait laissé une empreinte sur le sable. Briséis brisa la carapace dorée formée par le sable sur son corps mouillé. L’îlot avait à peu près la même surface que la veille. Elles avaient donc dormi le temps d’une marée.
La respiration régulière de Thétys rassura sa sœur. Mais on ne guérissait pas d’un coup de sabre en une nuit, surtout sans soin. Briséis était inquiète. Les yeux dans le vague, elle regardait la plaie sans la voir. Thétys frémit. Elle poussa un grognement puis ouvrit lentement les yeux. Deux sombres émeraudes croisèrent l’ambre froid.

Sans un mot, elles se redressèrent ; il fallait rentrer à la grotte, ce serait difficile.
Briséis baissa la tête ; les yeux de Thétys brillèrent. Briséis scruta sa sœur d’entre ses mèches sèches. Thétys lui rendit son regard, cette fois sans animosité. Briséis eut un petit sourire gêné. Les deux sœurs éclatèrent de rire. Thétys passa doucement sa main dans les cheveux de Briséis.
Puis elles rampèrent, l’air résolu, jusqu’à l’eau. Le contact du sel fit tressaillir la blessée, mais pour éviter d’alarmer sa sœur, elle plongea et partit en apnée. Briséis, après un instant, la suivit avec candeur.
Elles nagèrent vers le nord-ouest, dans le but de rejoindre un courant marin. Thétys était épuisée, mais elle continua bravement jusqu’à l’avoir rejoint. Une fois qu’elles furent sur sa trajectoire, elles se laissèrent dériver. Cela était reposant, mais bien plus dangereux car il leur fallait rester à la surface. La mer était déserte.

Les Lorelei disposent d’un sens mystérieux qui les alerte quand une créature de leur espèce est dans les parages.
Elles reçurent bien un signal, mais il était des plus étranges.
Personne n’était en vue, ni à la surface, ni en dessous.
Inquiètes, elles se remirent à nager, toujours dans le sens du courant. La côte n’était pas très loin.
Un cri horrible retentit, strident et agressif.
Toujours rien !
Briséis leva la tête. Ce qu’elle vit la terrifia : cinq créatures ailées, d’une laideur repoussante, volaient en bande. Et visiblement, elles cherchaient les Lorelei.
Thétys la vit aussi. Elle cria « suis-moi ! » à sa sœur et obliqua vers la pointe sud du rivage.
Les créatures piquèrent vers les Lorelei et Briséis plongea juste à temps, elle sentit de longues griffes effilées frôler sa peau tendre.
Mais elle vit que sa sœur peinait à nager contre le courant, alors elle décida de faire diversion.
Elle remonta à la surface. Les monstrueuses bestioles la virent immédiatement et l’attaquèrent, au ras de l’eau. Mais Briséis replongea et réapparu un peu plus loin. Elle répéta ce petit manège plusieurs fois et les créatures ne pouvaient que la suivre, leurs yeux ne pouvant apparemment pas voir le mouvement de la Lorelei sous l’eau brillante. Estimant que Thétys avait eu le temps de se mettre à l’abri, Briséis songea pour la première fois de sa jeune vie à l’attaque.
Elle rebroussa chemin, voyant ses sœurs dégénérées au dessus d’elle, alors elle jaillit hors de l’eau, telle un dauphin. Sa colère était grande et son bond fut prodigieux. Les Harpies, médusées, n’eurent pas le temps de modifier leur vol. la Lorelei passa au dessus d’elles, et avec la main gauche, attrapa une aile de toutes ses forces. Puis elle retomba, entraînant l’autre avec elle. La créature, paniquée, ne se défendit même pas et en un instant, elle fut au fond de l’eau. Briséis s’éloigna sans demander son reste.
Des bulles de terreur indiquèrent que la Harpie avait tout perdu de son héritage marin. Incapable de revenir à la surface avec ses lourdes ailes trempées, elle se noya rapidement.
Briséis nagea en serrant les dents. Elle n’aimait pas ce qu’elle venait de faire, mais pour protéger sa sœur blessée, elle se dit que tous les moyens étaient bons.
Elle sentit la présence de Thétys droit devant. Elle contourna un rocher pour se mettre à couvert puis émergea. Thétys était sur ce rocher, et elle chantait.
Les Harpies furent sur elle en un instant.
La Lorelei ne fit même pas mine de plonger.
Les Harpies allaient la déchiqueter.
Cinq gueules monstrueuses jaillirent de l’eau et un corps pesant retomba avec forces éclaboussures, deux créatures ailées furent fauchées et une troisième tomba sur les rochers. Ce fut trop pour la dernière, qui rompit et s’enfuit à tir d’ailes.
Aussitôt, Thétys plongea avec un signe de tête pour sa sœur.
Elles repartirent vers le nord.
Briséis avait bien compris que son aînée avait encore une fois mis une Hydre entre elles et leur ennemi, mais elle ne reconnaissait pas le monstre. Il était plus gros que Kerra’sch, peut être une vieille Hydre sauvage et indomptable.

Elles firent plusieurs pauses pour permettre à Thétys de récupérer. Briséis admirait la ténacité de sa sœur, mais elle s’étonnait aussi : malgré les efforts violents que la Lorelei avait dû fournir, la blessure ne s’était pas ré ouverte. Elle s’en réjouit. De temps en temps, Briséis se concentrait, pour essayer de percevoir un vol de Harpies, mais celles-ci ne se manifestèrent plus.
Lors de la dernière pause, elles n’étaient plus loin de leur grotte, mais le crépuscule arrivait.
Le soleil disparu derrière l’horizon. Thétys poussa un petit cri de joie.
« Tu le vois ?
- Quoi donc ?
- Le rayon vert. »
Briséis regarda au même endroit que sa sœur, mais elle ne vit rien de particulier. Selon les croyances du peuple lorelei, voir ce fameux rayon est un présage de bonheur futur, un présent de la Déesse.

Elles arrivèrent à la grotte. Kerra’sch, l’Hydre fidèle, les attendait.
Elle n’était pas la seule.
A quelques lieues de là, un pégase se posait sur la plateforme d’une énorme structure de pierre et de métal, noire comme la nuit. Un serviteur s’avança pour aider la gracieuse cavalière à descendre de son imposante monture.
« Alors, maîtresse, vous avez trouvé l’Offrande ?
- Convoque Turgan le Corsaire ! »

La grotte sous-marine était déserte.
Briséis aida Thétys à sortir de l’eau et l’amena sur une couche confortable. Les Lorelei n’ont pas besoin de grand-chose pour vivre, cependant, elles aimaient autant le confort que les jeunes femelles des autres espèces.
Thétys broya dans une écuelle certains minéraux que leur avait laissé les autres Lorelei. Du mélange émana bientôt une curieuse luminescence qui se mêlait sur les parois cristallines de la grotte avec les reflets bleus de la mer. La jeune femme-poisson prit ensuite un pot de terre cuite. Elle étala un peu de son contenu sur une feuille de bananier. Elle prit ensuite un couteau d’écaille qu’elle nettoya soigneusement, puis elle amena le tout au chevet de sa sœur. D’habitude, c’était Maia qui s’occupait des blessures.
Briséis soupira, puis elle s’attacha les cheveux et se pencha sur la plaie de Thétys.
Elle poussa un cri d’étonnement. Sa sœur, qui somnolait, se réveilla en sursaut.
« Quoi ? demanda t’elle, d’une voix lasse et grave.
- Ta blessure…
- Eh bien ? c’est si moche que ça ?
- Au contraire ! c’est incroyable ! C’est cicatrisé !
- Tu plaisantes ? j’ai passé la journée dans l’eau, ça devrait être moisi… »
Briséis ne répondit pas, elle alla chercher un petit miroir de bronze poli. Elle avait beau réfléchir, elle ne voyait pas à quoi était dû ce miracle.

Les deux sœurs tressaillirent soudain. Des harpies. Elles étaient proches. Très proches. Leur nombre grandit. Elles marchaient de leurs serres hideuses sur le sommet de la grotte. Leur excitation était palpable. Bien sûr, si les Lorelei pouvaient sentir leurs cousines dégénérées, la réciproque était vraie également, et sans doute encore plus, car l’influence du Chaos accentue les instincts prédateurs. Pour l’heure, les monstres s’agitaient en tout sens, cherchant fébrilement une faille pour pénétrer dans le roc.
Elles finirent par s’envoler, dépitées.
Thétys se redressa et s’empara d’un panier contenant des algues nourrissantes. Elle tendit une grappe à Briséis. Celle-ci se rendit compte qu’elle mourrait de faim et ne se fit pas prier. Les deux sœurs mangèrent en silence, anxieuses. Elles s’inquiétèrent aussi pour leurs camarades absentes et prièrent la Dame Bleue pour elles. Les Lorelei n’étaient pas d’un naturel très religieux, cependant, comme tous les êtres intelligents, elles s’en remettaient parfois à une puissance supérieure. Elles pensèrent également à Kerra’sch, mais apparemment l’hydre ne s’était pas montrée aux harpies.
Le temps passa, lentement. Mais quelque chose allait arriver, c’était inéluctable.
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMar 22 Aoû - 23:10

La Fin d'un Monde

Briséis n’aurait su dire si une heure ou une journée s’était écoulée, mais elle ne s’était jamais sentie aussi mal. Une sourde angoisse étreignait son cœur ; aucun mot ne voulait être dit, la moindre note, interdite.
Les Lorelei n’auraient plus jamais la paix. Le monde ne recelait que des ennemis. Que valait cette vie, désormais ?
La jeune femme-poisson en était là de ses sombres réflexions lorsque elle sentit à nouveau la présence du Mal. Les harpies étaient de retour.
Il y eu un bouillonnement dans l’eau. Bientôt, des têtes apparurent. Des Elfes avaient nagés sous l’eau ! Ils progressèrent rapidement vers la berge.
Un chant aussi sombre que les sauvages guerriers retentit.
Briséis, tétanisée reconnu la voix puissante et rassurante de sa sœur, mais ça ne serait pas suffisant, car si la mélodie insinuait la crainte dans le cœur le plus endurci, il fallait un déclencheur pour que se révèle cette peur.
Les Elfes noirs étaient presque nus, vêtus seulement d’un pagne de cuir. Des poignards cruels étaient attachés à leur cuisse. Ils avançaient comme des loups, un rictus sur le visage, comme si l’effroi de leur proie leur procurait du plaisir. Le premier d’entre eux était à un mètre de Briséis. Celle-ci voulu se mettre à chanter mais sa voix mourut dans sa gorge. Elle se pouvait détourner les yeux du regard dément et vicieux de son ennemi. Deux pupilles noires donnant sur un abîme ténébreux.
Et soudain, du sang jaillit en tout sens et le guerrier retomba dans l’eau, la poitrine déchirée par un lourd harpon à la pointe de silex. Thétys roula sur un rocher pour changer d’angle, elle en avait un dans chaque main. Elle s’appuyait sur eux, ce qui lui conférait une mobilité étonnante. Elle cria :
« Plonge ! »
Mais sa sœur ne réagit toujours pas. Deux des envahisseurs avançaient à présent vers elle... Alors en se servant de ses harpons comme de béquilles, elle alla à leur rencontre, prit son élan et entra dans l’eau avec forces éclaboussures. Malgré leurs prodigieux réflexes, les Elfes l’avait laissée passer entre eux. Thétys toucha le fond avec ses harpons et remonta de l’autre côté. Deux des guerriers tenait Briséis. Leurs mains lubriques dégoûtèrent sa sœur et une flamme de haine passa dans ses yeux.
Ces intrus aller payer.
Elle minauda un petit air de sa voix la plus irrésistible afin de les attirer à elle. Ils ne tournaient pas même la tête. Quelque chose n’allait pas. La Lorelei aux harpons bouillonnait. Si elle tirait, elle risquait de toucher sa sœur. L’un des guerriers passa un poignard sous la gorge de Briséis tandis que son autre main la serrait de très près à la taille. Il l’enjoignait à rentrer dans l’eau. Les autres les encadraient, couteau entre les dents. Comment faire ?
Thétys étouffait de haine. Mais elle se rendit compte qu’un phénomène inhabituel était à l’œuvre : des fines rides parcouraient la surface de l’eau, comme des rafales désordonnées. Dans la grotte, pas de vent. Il y eut un grondement terrible tandis que la main gauche de l’elfe noir caressait le ventre de sa proie, mais encore une fois, aucun ne réagit. Thétys compris tout à coup : ils étaient sourds ! Peut être que pour cette mission, leur cruelle maîtresse leur avait fait crever les tympans.
Thétys eut juste le temps de lâcher ses harpons et d’agripper une saillie dans la roche. A la force du poignet, elle se sortit de l’eau, juste à temps, car une gigantesque lame de fond surgit de nulle part, noya la grotte avec une violence inouïe. La Lorelei, une fois l’écume mystérieuse passée, lâcha sa prise. Elle récupéra un harpon au passage.
Dans l’eau, c’était le chaos le plus total : les objets de la grotte flottaient en tout sens tandis que du sable et des algues rendaient toutes visibilité quasi nulle.
Elle évita de justesse un cadavre de Druchi, noyé, les yeux exorbités.
Elle sentit une traction sur son arme, derrière elle. Elle se retourna, prête à frapper, mais ça n’était que Briséis. Celle-ci, tenant toujours l’hast, entraîna sa sœur hors de la grotte.

Une fois de l’autre côté, elles cherchèrent un endroit discret pour reprendre leur souffle. Une légère brise et un ciel dégagé ne pouvaient expliquer le cataclysme qui les avait sauvées.
Elles s’adossèrent à un rocher, en surface, mais des hurlements de bête blessée et des cris de harpies excitées par le sang attirèrent leur attention. Elles se précipitèrent vers l’endroit de la bataille, un mauvais pressentiment au cœur.
Plusieurs hommes vêtus de cuir et d’une cape à écaille gisaient, déchiquetés, sur les rochers ou souillant l’eau claire.
D’autres, dans des barques, encerclaient Kerra’sch et la submergeaient de traits noirs, qui, pour la plupart, ricochaient sur les écailles luisantes de l’hydre, pendant qu’un vol de harpies la harcelait.
Voyant cela, les deux sœurs entamèrent un puissant chant en canon pour encourager le terrible monstre qui les avait protégées. Les Elfes, surpris, envoyèrent quelques carreaux au jugé dans la direction du chant, mais les filles de la mer étaient invisibles.
L’hydre, enhardie, plongea et en instant, fut sur la première barque qu’elle éventra, avec ses occupants. Les Lorelei, lasses d’êtres traquées telles des bêtes, sortirent de leur couvert et leur chant se mua en hymne triomphant à la gloire de Kerra’sch, qui choisit une autre cible.
Les harpies s’éloignèrent.
Un grand cheval noir aux ailes membraneuses posa les sabots sur un gros rocher. Le monstre était monté par une créature aussi belle et délicate que les Lorelei.
« Ça suffit », dit-elle de sa voix grave.
Les tirs s’arrêtèrent. Kerra’sch se retourna vers la sorcière, à l’instar des deux sœurs. Mais Thétys se reprit et jeta sur elle, de toutes ses forces, le lourd harpon.
Il se planta avec vigueur dans le flanc du pégase qui cabra. Cependant sa cavalière conserva une assiette parfaite. Elle lança un regard de haine aux deux Lorelei et dit, à l’adresse de Thétys :
« Toi, tu auras la vie sauve. »
thétys nagea vers elle et dépassa sa sœur. Elle rétorqua, en dévisageant son opposante :
« Et si tu goûtais de mon Hydre ? »
La sorcière eut un haussement d’épaules. Elle pointa un doigt dédaigneux vers Kerra’sch :
« Ah, ça ? »
Elle psalmodia une étrange prière dans sa langue et un éclair, terrible faisceau de lumière noire, alla percuter l’hydre avec une telle puissance qu’elle la renversa. Kerra’sch s’effondra pour ne plus jamais se relever. Ce que les carreaux avaient commencé, la magie noire avait achevé. Les Druchii poussèrent des hourras féroces.
Briséis hurla de douleur. Son cri glaçait le sang de tous ceux qui l’entendaient et se modulait, chargé de colère.
« Oh non, tu ne chanteras pas ! » La sorcière dégaina son épée dans un mouvement vif et concentra son pouvoir. La lame sembla devenir bleue et une étrange aura glaciale s’en dégageait tandis qu’elle se couvrait de givre. La cavalière porta un grand coup de taille en direction des Lorelei et des centaines de cristaux, tranchant comme du verre, comme portés par un blizzard maudit, s’envolèrent vers leur cible.
Briséis était pétrifiée.
Thétys s’interposa.
Les cristaux lacérèrent sa peau douce, ses tendres chairs pénétrées à mort par le vent glacial du Nord.
Elle s’effondra dans les bras de sa sœur. Son corps entier saignait. Elle essaya d’articuler ses derniers mots pour sa cadette, mais le givre cruel paralysait sa gorge. Des larmes d’impuissance ruisselèrent sur son visage ravagé.
Briséis était seule.
Puis plus rien. Elle s’effondra, frappée d’un coup de crosse d’arbalète.

Quand elle reprit connaissance, il faisait terriblement froid.
« Bienvenue à Naggaroth », dit une voix grave dans son dos.
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMar 22 Aoû - 23:10

Esclave
Briséis ne répondit pas.
Elle n’entendait rien. Elle ne voyait rien. Elle ne sentait plus rien. Elle ne pensait même plus. Des ombres la frôlaient dans ce monde sans soleil qui était devenu le sien.
On lui parlait. On la touchait, parfois brutalement. On la déplaçait. Elle dormait.
Puis son corps eu faim et soif. Dans sa torpeur, elle se réjouit.

« Ce n’est pas comme cela qu’il faut s’y prendre. »
Ces quelques mots raisonnèrent dans la tête de la Lorelei. Elle gémit. Lentement, son esprit engourdit reprenait contact avec le monde.
Elle gardait les yeux fermés, fort. Elle gémit encore à mesure que son corps retrouvait sa sensibilité.
Elle sentit le froid, et des odeurs étrangères l’agressèrent.
« C’est déjà mieux ».
La voix était neutre, désincarnée.
« Pas terrible, mais mieux. »
Cette voix ne reflétait aucune émotion.
Mais qui avait pu briser la carapace de sa douleur ?
Elle ouvrit les yeux, délicatement. Elle était dans un endroit sans lumière et silencieux, sans doute sur une épaisse peau de bête, à même le sol. Et de l’eau coulait très lentement tout près, goutte après goutte, peut être dans un bassin. Pas forcément de l’eau, d’ailleurs. L’eau a un effet apaisant sur les âmes fragiles. Un frisson de dégoût parcouru Briséis.
« Peut-être qu’on peux passer à la suite ? »
Briséis se redressa.
« Oui, tu es seule, prisonnière, à la merci de tes ennemis. »
Elle releva la tête.
- Qui parle ?
La voix ne répondit pas immédiatement.
- Quelqu’un qui pense que tu as perdu suffisamment de temps comme ça.
- Je me protège.
- Non, tu attends la mort.
- Il y a des façons de partir plus horribles que d’autres. Je ne suis plus rien.
- Ce n’est pas pour entendre cela que je suis intervenue.
Briséis se rendit compte qu’elle avait très faim. Et soif.
- j’ai entendu dire que certaines Lorelei aimaient tant le son de leur voix qu’elles se parlaient comme à une autre personne. C’est sans doute ce qui m’arrive.
- Non. Ça, se sont des folles.
- C’est bien d’être folle. Bientôt je serai capable d’imaginer une porte sur ce mur.
- Comment sais-tu qu’il y a un mur, tout à l’heure tu n’y voyais rien ?
- Suis-je seule, ici ?
- C’est une question intéressante.
- Mon esprit me défend.
- Non, ça c’est mon rôle.
- Ah. Et tu étais où, avant ?
- Ce babil désespéré m’irrite.
Briséis essaya de crier. Un petit couinement éraillé fut sa seule récompense.
- Oui, tu ne peux pas parler non plus.
Des larmes montèrent à ses yeux.
- que m’ont-ils fait ?
- oh, arrête. Rien du tout. Pour l’instant, tu ne leur est utile que saine et sauve.
Si Briséis ne pouvait émettre aucun son, alors cette conversation se déroulait dans son for intérieur.
- mais qu’attendent-ils de moi ?
- tu verras bien.
- Et vous ?
- En premier lieu, que tu manges. Tu trouveras des coquillages et une cruche d’eau de l’autre côté de la couche.
- Et cet enfer durera éternellement.
- Aucun enfer n’est immérité.
- J’ai fais quelque chose de mal ?
- Ce que je veux dire, c’est qu’on a la vie qu’on mérite. Ça va t’étonner, mais tu peux t’en sortir.
- Mais, songea Briséis, qu’est-ce qui me dit que vous n’êtes pas l’un de ces monstres, essayant de me manipuler ?
- Alors ne m’écoute pas. Meurs. Et sur la Plage Froide, tu t’expliqueras avec Maia et Thétys.
- Je ne te donne pas le droit de parler de mes sœurs !

La voix ne dit plus rien. Briséis contempla les ténèbres qui l’entouraient. Elle se sentie sale et affamée. Elle se retourna et trouva la nourriture que la voix lui avait indiquée. Telle une bête, elle renifla prudemment les coquillages, mais ils paraissaient sains. Elle mangea et bu doucement. Ses muscles lui faisaient mal. Visiblement, on l’avait malmenée. A plusieurs reprises. Sa peau avait cicatrisé.
Une fois rassasiée, elle voulu se laver. Elle s’approcha du bassin et se pencha au dessus. Elle eut un haut-le cœur ; la vasque aux reflets nacrés se remplissait de sang !

Elle avait horreur de cet endroit. Elle détestait ses habitants. Elle haïssait ce qu’on lui avait fait subir. Le souvenir de ses douces sœurs appela les larmes, larmes qu’elle ravala, serrant les dents, car la colère arrivait.

Cette sorcière devait payer. Peu importent les souffrances qu’avaient pu endurer ce peuple. Il devait être détruit.

« On se calme ! »
Briséis tremblait de haine, mais la voix dispersa instantanément ses instincts vengeurs.
« Tu es une petite Lorelei seule, et eux sont nombreux et puissants.
- mais comment faire, alors ?
- je vais te le dire. »


« Non seigneur, vous ne pouvez pas accéder à ce caveau.
- Imbécile, qui es-tu pour m’interdire quoi que ce soit ?
Deux Elfes noirs se dévisageaient. Le premier se tenait adossé à une lourde porte de bronze et faisait obstacle de son corps.
Son casque à visière et les mailles de sa cotte brillaient à la lueur des torches. Une écharpe de pourpre signalait son rang de Patricien.
Son poing ganté de cuir était crispé sur son arme, une lame fine aux arrêtes cruelles. Sa posture était celle de la bête blessée, face à un fauve plus dangereux encore. Mais un fauve en meute : dans l’ombre, de part et d’autres du couloir, dans des loges dissimulées, veillaient deux terribles porteurs de draïch, les fameux Exécuteurs d’Ardh Galen. Ceux-ci avaient été « prêtés » au Patricien par sa maîtresse. Ces guerriers passaient pour les plus redoutables de tous les Elfes noirs, à l’exception peut-être des mystérieux Assassins du temple de Khaine. Ces deux combattants étaient à l’affût, prêt à décapiter l’impudent au moindre signe hostile.

Cet inconnu se tenait droit, tel un noble, mais ses vêtements, simple tenue de combat en cuir noir renforcé de clous d’argent, contredisait cette affiliation.
Il n’était pas beau, pour un Elfe. Il avait des pommettes saillantes qui lui donnaient un air sardonique, des yeux en amandes et un large front. Il dépassait son interlocuteur d’une demi tête. Sa main gauche reposait négligemment sur le pommeau de son sabre et sa dextre ceignait ses hanches. Ses cheveux étaient massés sur sa tête en une coiffe étrange, initiatique.

« Ma maîtresse, reprit le Patricien, est la favorite de Dame Morathi, notre Reine ! »
L’inconnu eut un renâclement de dérision.
« Dame Morathi a une quinzaine de favorites, il me semble. Et il se peut même qu’elle connaisse le nom de deux ou trois d’entre elles. (De badin, son ton devient sombre et menaçant). Moi, je suis directement mandaté par Hellebron l’Ancienne, Reine des Furies. »
Il se pencha en avant, si prêt que le portier pu sentir son haleine sur son visage, et dans un souffle, il lâche, terrible : « Est-ce que tes ordres peuvent s’opposer aux miens ? (Il se recula et ses yeux s’étrécirent) Entre nous, je ne l’espère pas pour toi. »
Profitant de l’espace, le Patricien se mit de trois quarts face à lui, jambes écartées, lame à moitié tirée, dos cambré. Il déclama :
« Nous ne te craignons pas, chien ! »
Les deux exécuteurs sortirent de leur loge d’un pas mécanique et croisèrent leur terribles draïches devant l’inconnu. Celui-ci ne frémit même pas.
« Allez, cesse ces démonstration puériles, et dis-moi plutôt ce que tu caches derrière cette porte ! » les deux lames crissèrent l’une sur l’autre avec un feulement métallique. Elles étaient croisées au niveau de la ceinture du mandataire du temple de Khaine. Il fit un pas en arrière. Le Patricien dégaina. Avant qu’il ait eu le temps de se mettre en garde, l’homme de cuir sorti son propre sabre et dans le même mouvement, avec une force et une vivacité inouïes, percuta les deux armes lourdes. Surpris, les exécuteurs ne purent que suivre le mouvement pour ne pas lâcher leur épée. Celles-ci se décroisèrent en remontant vers le Patricien.
Sa tête roula sur les dalles noires. Son corps s’effondra.
Le premier exécuteur ramena sa lame et frappa de toutes ses forces, mais l’inconnu s’effaça tel un chat et la lame siffla dans le vide. Le deuxième guerrier tenta une estocade, mais un coup de pied haut dévia la draïch sur son compagnon, défonçant ses mailles et labourant ses chairs. D’un pas tranquille, le mystérieux combattant s’approcha. Il porta un unique coup de poing à son adversaire paralysé, il y eut un craquement sec au niveau de la nuque et les deux hommes reliés par l’épée s’effondrèrent mollement.

« Voyons ce que tu caches », marmonna l’Assassin. Il enjamba les cadavres et plaqua son oreille contre le lourd battant. Ce tueur ne connaissait plus la surprise depuis des années, mais ce qu’il entendit le figea sur place. Il ferma les yeux, un curieux sourire sur les lèvres. Il recula. La porte n’avait pas de serrure. Elle n’offrait aucune prise. S’il poussait, il la fermerait encore plus. Il retira ses gants et palpa doucement la surface métallique.
Mag’an n’avait rien d’un cambrioleur, mais il avait une connaissance approfondie des mécanismes ésotériques. Le meurtre est instrument de terreur, et la terreur doit être aveugle.

Il trouva bientôt ce qu’il cherchait. Evidemment. Elle n’avait pas été très subtile sur ce coup là. En même temps, ses partisans n’étaient réputés ni pour leur discernement, ni pour leur lucidité. Bon, on n’insistera pas trop non plus sur la lucidité des adeptes du culte de Khaine. Mais si la Furie est le bras droit du dieu du meurtre, l’Assassin est sa main gauche. C’est celle qu’on ne voit pas.

Mag’an laissait ses pensées dériver, et pourtant il était concentré sur la délicate opération qu’il était en train de mener. Il fallait désamorcer le sceau de Nagarythe sans que soit alertée celle qui l’avait posé.
Il entra dans une pièce sombre. Ses yeux s’habituèrent instantanément au manque de lumière.
Deux pupilles brillantes le dévisageaient.
Il devinait une forme. Féminine. Exquise.
Troublante.
Pas elfe.
Un stylet, jusque là plaqué sur son avant-bras droit par une attache de cuir, glissa dans sa main.
Les doigts, légèrement crispés sur la poignée de l’arme, l’Elfe se déplaça lentement pour faire le tour de la créature. Ses pieds reconnaissaient le terrain, tandis que sa respiration se régulait machinalement. Les yeux brillants le fixaient toujours. Des yeux d’or, irrésistibles.
Il réalisa soudain le fantastique pouvoir d’attraction que projetait cette entité.
Il tenta de résister.
« Je suis Mag’an, Assassin du Temple de Khaine »
Son stylet tomba à terre avec un tintement.
Une goutte de sueur coula du front de l’Elfe sur sa joue efflanquée. Son corps ruisselait. Le regard ne le lâchait pas. Sa vue se brouilla, un goût de sel sur les lèvres.
Devant la petite Lorelei, le fauve devenait la grenouille pétrifiée par le serpent.
Les jambes de l’Assassin le trahirent. Ses genoux frappèrent lourdement sur le sol. Ses mains moites plaquées contre les dalles froides. Tout en lui était vaincu.
Tout, sauf sa fierté. Pas sa fierté, d’ailleurs, son honneur. Oui, il avait une mission à honorer.
Il devait trouver la Bête. Il fallait détruire ce culte décadent.
Une lumière glaciale inonda soudain la salle.
Une coupole de verre faisait office de toit. Deux tours dominaient la petite pièce de toute leur hauteur et entre les deux, une lune, étrangement pleine, étrangement proche, venait d’apparaître.
Mag’an, tremblant, serra les poings et banda ses muscles, prêt à bondir. Il releva la tête.
« Abomination de Slaanesh, je vais te détr… » Il n’acheva jamais sa phrase. La créature qui était face à lui avait l’ai d’une toute jeune fille, presque nue, apeurée, amaigrie, décoiffée, presque aussi pâle que l’astre nocturne. Elle se tenait dans un recoin, à l’opposé d’un bassin rempli de sang, des déchets pathétiques autour d’elle. Ses lèvres desséchées et sa gorge décharnée ne pouvaient être à l’origine du merveilleux air qu’il avait entendu alors qu’il déverrouillait la porte. Cette mélodie avait presque aussitôt disparu, commençant son œuvre. Elle a bien fini par la trouver, au bout du compte. Derrière l’arrogance et la froideur, dessous la haine, par-dessus la rancœur, au-delà du conditionnement. Elle a bien fini par la trouver, son âme.
L’assassin était perplexe. Les rayons argentés lui conféraient l’aspect effroyable d’un masque de mort. La rune de Khaine luisait, avide de sang.
Ses sens sur-aiguisés lui hurlèrent un avertissement. Il releva la tête. A un balcon de la tour nord, quelqu’un l‘observait.
Il ramassa son arme et se redressa tel un chat. Il jeta un dernier regard à la Lorelei. Décidemment, elle n’avait rien à voir avec le Prince du Chaos. Ce qu’il a vu, dans la pénombre… peut être une réminiscence de ses pires craintes. Non, un Assassin ne craint rien.
Il détala, ses bottes souples ne provoquant aucun bruit.
Briséis, terrorisée, murmura quelques bribes de prière à la Dame bleue. Elle ne comprenait pas vraiment ce qui c’était passé.
Elle ne reçu, encore une fois, aucune réponse.
Et Briséis se retrouva seule, une fois de plus. Cette situation était absurde. Prisonnière ! Pourquoi ? Elle l’ignorait. Eux, que voulaient-ils ? Pourquoi s’acharner ainsi ? Et la voix ?


C'est tout pour l'instant....
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyMer 23 Aoû - 13:46

c'est vachement bien
on dirait un myth de l'antiquité
en plus je errai bien cette histoire adapté en commedie musical lol

dsl pour le flood vous pouvez suprimer ce message
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyJeu 19 Avr - 8:39

beuhhh, ou qu'elle est la suite????
rahhh mega decu!
Enfin bon comment dire, autant la premiere partie en fait un peu trop sur certain point, autant le rythme de l'histoire une fois lancé est sans equivoque, magnifique!
J'ai hate de lire la suite!!!
moi aussi je veux une siréne d'appartement (quoi que mi femme mi thon on en trouve plein dans la rue Laughing Laughing )
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptySam 21 Avr - 18:36

ben j'avais écrit le chapitre suivant, mais je l'ai jamais mis en ligne parce qu'au final, à la relecture, il était plutôt chiant et répétitif :oops:

ouais c'est clair, faudrait que je reprenne ça aussi....


ps : tu sais, les Sirènes ça a l'air top sur le papier, mais en fait il leur manque quand même des trucs très interessants..........................................
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptySam 21 Avr - 19:55

Zed MODE PERVERS ON

Citation :
ps : tu sais, les Sirènes ça a l'air top sur le papier, mais en fait il leur manque quand même des trucs très interessants..........................................
Bahhh tu manque d'imagination, c'est tout!
Il reste des endroits qui peuvent s'averer tres satisfesant a explorer Laughing

Zed MODE PERVERS OFF
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyJeu 3 Mai - 20:20

Bon gros feignant elle est ou la suite que t'a promit??? Laughing Laughing
Tu va te remettre au boulot non de non? Mad Mad
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyVen 4 Mai - 6:14

calme toi zed , jattend toujours tes pic de ton armée dans la galerie moi!
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyVen 4 Mai - 20:20

de plus depand que tous le monde dormais jai fait sa
la Reine des Sirènes Zeb_le_suicidaire_by_Azeroth2

quesque ten pense Laughing Laughing Laughing
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptyVen 11 Mai - 17:32

ouhhh c'est trop mimi, j'adore Laughing Laughing
mon avatar en fig!!!
Si o se croise a un tournoi faudra me la vendre Laughing
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MessageSujet: Re: la Reine des Sirènes   la Reine des Sirènes EmptySam 12 Mai - 5:41

laisse moi le temps de le mouler et je tenvoy le modelle metal!!!!

XD

en parlent de moule , y a du stock que jai commander de france qui ne peu pas passer les limit de francaise ( question de paress de mes fourniseure) et mon demander de me trouver un gars sur le terrain qui irait me chercher mon stock pour me lenvoyer par apres.

Interesser?
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